Gustav Klimt, Arnold Schönberg, Koloman Moser, Walter Gropius, Franz Werfel, Klaus Mann, Leonard Bernstein….(liste non exhaustive), artistes de tout bord, elle les a approchés, cotoyés, fréquentés, s’est liée d’amitié ou plus si affinités. Après 85 ans d’ une vie nomade, la critique n’a souvent voulu voir en elle qu’une séductrice courtisée et passé sous silence l’artiste, peintre dans sa jeunesse puis musicienne.
Grande témoin de ‘l’Apocalypse joyeuse’ de la Vienne impériale et bourgeoise de la Fin de siècle, Alma Schindler, devenue Alma Mahler-Werfel quitte l’Autriche en 1938 après l’Anschluss, se réfugie en France. Après deux années passées dans les cercles intellectuels français, elle fuit l’invasion allemande de 1940 et s’installe alors définitivement aux Etats-Unis .
La séductrice oui, mais surtout l’inspiratrice, elle sera « la fiancée du vent » d’Oskar Kokoschka. Alban Berg lui dédiera son « Concerto à la mémoire d’un ange ou encore Benjamin Britten le « Nocturne for tenor and small orchestra ».
Mais au-delà de son influence et de sa notoriété dans les milieux artistiques européens et américain, elle demeura assurément une musicienne « frustrée » par sa relation passionnée avec Gustav Mahler ; elle dut se soumettre à ses exigences et renoncer à toute créativité pour se consacrer exclusivement à la carrière de ce dernier.
Elle a laissé pourtant quelques compositions musicales de sa main – des lieder, cinq de 1910, quatre de 1915 et cinq de 1924 ; mais bien d’autres pourraient être encore exhumés : plusieurs cycles de lieder, 9 symphonies et une dixième inachevée.
Aujourd’hui, les œuvres d’Alma Mahler ne sont pas ignorées, mais peu d’interprètes les inscrivent encore à leur programme.
L’histoire de sa vie a été adaptée au cinéma dans le film de Bruce Beresford, « Alma, la fiancée du vent ». Elle a également été l’objet d’un best-seller de Françoise Giroud : « Alma Mahler, ou l’art d’être aimée ».