Christine de Pizan est considérée comme la première autrice de la littérature française.
Il s’agit d’une femme érudite qui se distingue des écrivains de son époque. Née à Venise vers 1364, elle est poétesse, historienne et moraliste. En 1369, elle se rendit à la cour de France où son père était nommé médecin et astrologue de Charles V de France. Elle est bilingue, parlant et lisant l’italien, mais c’est en français qu’elle a écrit toutes ses œuvres. La mort de Charles V, qui veillait financièrement sur sa famille, puis celle de son père lorsqu’elle a 25 ans, et ensuite la disparation de son mari suite à la peste bubonique, la laisse seule avec ses 3 enfants, sa mère et sa nièce. Malgré sa situation précaire, elle fait le choix de ne pas se remarier et de rester veuve toute sa vie, à une période où les femmes étaient entièrement dépendantes de leur père ou de leur mari. Elle choisit d’écrire. C’est une autrice prolifique. Elle a écrit plus de 40 ouvrages qui comprennent de la poésie, des traités historiques et politiques et des défenses des femmes.
La Cité des Dames couronne son œuvre féministe. Elle y aborde le viol, l’égalité des sexes, l’accès des femmes au savoir. Dotée d’une parole forte, elle s’est impliquée dans la réflexion politique sur son temps. Selon elle, toutes les femmes ont le droit d’obtenir une scolarité suffisante pour leur permettre d’utiliser leurs talents naturels pour leur propre bénéfice et celui de la société, et surtout pour devenir des citoyennes instruites et sophistiquées, capables de reconnaître la corruption parmi les personnalités politiques.
« Les femmes usent leur lasse vie ou lien de mariage par dureté de leurs maris, en plus grande pénitence que si elles fussent esclaves entre les sarrasins. »