Helga Frideborg « Frida » Maria Stéenhoff est une écrivaine et activiste suédoise engagée pour les droits des femmes.


Née le 11 décembre 1865 à Stockholm, elle grandit dans une famille pieuse et perd sa mère à 14 ans. Elle étudie la peinture et le français en Suisse pendant 3 ans, puis obtient un diplôme d’allemand et de sciences naturelles à son retour en Suède. À 21 ans, elle se fiance à Gotthilf Stéenhoff et suit le jeune médecin à Sundsvall. Là-bas, elle prend conscience des conditions sociales en place dans son pays. Si elle s’exprime alors à travers ses peintures, son envie d’écrire ne cesse de croître.
En 1896, elle finit d’écrire sa première pièce dramatique, Lion’s Child, et la publie sous le pseudonyme Harold Gote. Bien que le journal communal révèle rapidement son identité, un metteur en scène achète les droits de représentation de la pièce et entame une tournée qui construit sa notoriété. Une grande partie de la société de l’époque est choquée et reproche à la pièce de s’attaquer au sacre du mariage. Si elle pointe du doigt certaines absurdités de son époque, Frida n’est pas révolutionnaire. Mère de deux enfants et femme supportée par son mari, elle croit en un changement progressif de la société. Elle prône notamment l’importance de l’indépendance financière pour la condition des femmes et de la jeunesse novatrice pour l’amélioration des modèles sociaux. Elle n’adhère pas à la pensée de classe, et diffuse un message pacifiste mêlé à des idées socialistes et à une pensée libérale.


Novatrices, certaines de ses publications sont considérées comme « radicales-progressives ». En 1903, elle tient une conférence sur « la morale du féminisme » qui introduit le mot et le concept de féminisme en Suède. Son rôle de leader du débat public sur l’égalité femmes-hommes est alors institué. C’est également une figure centrale du mouvement « free love ». En 1911, elle découvre l’association pour la protection maternelle et la réforme sexuelle à Berlin et fonde une branche suédoise.
Femme de convictions et d’action, elle est toujours restée indépendante politiquement. Elle participe à de nombreux mouvements (antifasciste, pour la paix, pour une culture sans alcool, etc.) et s’engage dans l’humanitaire. De 1923 à 1936, elle écrit pour un journal politique et féministe dans lequel elle dénonce la tentative contemporaine de priver l’homme de son cœur et la femme de son esprit.
En 1935, alors qu’elle a 70 ans, Béatrice Zade publie un livre sur elle. Déjà de son vivant, c’est une femme qui fascine.

 

« D’une lutte des femmes contre les hommes, c’est maintenant une lutte avec les hommes contre d’autres femmes et hommes. Ce n’est plus une bataille entre les sexes. Ni entre les classes. C’est une bataille entre les âmes. ».

Lors de la conférence de 1903, elle affirme ainsi que la lutte pour la libération des femmes est entrée dans une nouvelle étape.

En savoir plus

Quelques œuvres