L’article X de la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » qu’Olympe de Gouges écrit en 1791 : » « Une femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune. » résume tous ses engagements.
Marie Gouze nait le 7 mai 1748 à Montauban, dans une famille bourgeoise. Elle reçoit une bonne éducation. On la marie à 17 ans à un riche traiteur parisien, Louis-Yves Aubry. Il décède un an après en 1766, lui laissant un fils, Pierre.
En 1770, elle arrive à Paris et ajoute une particule à son nom qu’elle modifie légèrement : dorénavant elle sera Olympe de Gouges. Afin de pouvoir conserver la liberté de publier, elle fait le choix de ne jamais se remarier. Son amant, Jacques de Rozières, haut fonctionnaire de la Marine, la fait pénétrer dans les salons parisiens dont celui de Madame Roland. Ses relations libérées lui vaudront d’être considérée comme une prostituée.
Femme de lettres, elle va écrire des romans, des essais où elle défend la création de maternités, le droit au divorce, la libre recherche de paternité, la reconnaissance des enfants illégitimes et de nombreuses pièces de théâtre.
En 1788, c’est « Zamore et Mirza », l’œuvre est acceptée par la Comédie Française, c’est une consécration et aussi un tollé car elle y prône l’abolition de l’esclavage.
Dès 1789, elle prend part à la Révolution Française. Elle sera tour à tour montagnarde puis girondine. Elle est pour une monarchie constitutionnelle et est contre la mort de Louis XVI.
Les violences de la Terreur la poussent à publier par voie d’affichage un texte intitulé « Les trois urnes » le 19 juillet 1793. Le lendemain, elle est arrêtée. Jugée sans avocat le 2 novembre 1793, tout comme elle le disait dans sa déclaration de 1791, elle est guillotinée le lendemain en laissant un testament politique dénonçant la Terreur.
Olympe de Gouges, dont l’histoire est exhumée à la fin du XIXe siècle, incarne ensuite la femme libre pour les mouvements féministes français. De nombreux lieux de spectacles vont désormais porter son nom : théâtres, cinémas …
Depuis 1989, plusieurs pétitions ont eu lieu afin de demander son entrée au Panthéon.
Bibliographie non exhaustive
Pièces de théâtre :
Molière chez Ninon, ou Le siècle des grands hommes : pièce épisodique, en prose et en cinq actes, 1788
Le Mariage inattendu de Chérubin, comédie en 3 actes et en prose, 1788
Zamore et Mirza, ou l’heureux naufrage, drame en trois actes et en prose, 1788
Mirabeau aux Champs-Élisées, comédie en un acte et en prose, 1790-1795
Le couvent ou Les voeux forcés : drame en 3 actes, 1792
L’entrée de Dumourier à Bruxelles, ou Les vivandiers : pièce en cinq actes et en prose, 1793
Roman :
Roman de Madame de Valmont, 1786
Essais :
Le bonheur primitif de l’homme, ou Les rêveries patriotiques, 1789
Ecrits politiques :
Lettres écrites de Lausanne, 1786
Lettre au Peuple ou projet d’une caisse patriotique, par une citoyenne, septembre 1788.
Pour sauver la patrie, il faut respecter les trois ordres : c’est le seul moyen de conciliation qui nous reste, 1789
Mes voeux sont remplis, ou Le don patriotique : dédié aux Etats-Généraux, 1789
L’Esprit françois, ou Problème à résoudre sur le labyrinthe des divers complots ,1792
Le bon sens François, ou L’apologie des vrais nobles, dédiée aux Jacobins, 1792
Autre :
Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791
Testament politique, 1793