Sophie Germain est une mathématicienne, physicienne et philosophe française. Elle est connue dans les domaines de la théorie des nombres et de la mécanique, particulièrement pour le théorème qui porte son nom, ses échanges avec Carl Friedrich Gauss, et ses travaux sur l’élasticité des corps.
Née dans une famille cultivée et libérale, elle a accès à des livres de mathématiques et apprend la science en autodidacte. Son père est d’abord réticent à ce qu’elle poursuive une carrière « masculine », et lui retire ses chandelles pour l’empêcher d’étudier la nuit. La détermination de Sophie le fait changer d’avis, et grâce au soutien de sa famille et de ses soeurs, elle peut se dédier entièrement aux mathématiques. Elle doit malgré tout lutter contre les préjugés qui lui interdisaient la voie scientifique.
Empruntant le nom d’un ancien élève, qui deviendra son alias, « Antoine Auguste Le Blanc », elle se procure les cours de Polytechnique, alors réservée aux hommes. Impressionné par la rigueur et la complexité des analyses de Sophie, son professeur, Joseph-Louis Lagrange, la convoque. En découvrant la supercherie, celui-ci devient son ami et mentor et participe à sa notoriété au sein des cercles scientifiques parisiens. Elle peut ainsi se consacrer à ses publications, sans jamais se marier ni se fiancer – chose très rare à l’époque.
Sophie se tourne vers la philosophie dans les années 1820, dans un contexte politique réticent aux avancées scientifiques. Diagnostiquée d’un cancer du sein en 1829, elle s’empresse malgré la douleur de formaliser ses résultats mathématiques et écrits philosophiques avant de décéder en 1831, à 55 ans. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise, dans la 16ème division.